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Le BC221
HISTORIQUE :
Le BC221 a été conçu aux USA au cours de la 2ème G.M. (1941-1942)
pour doter les unités combattantes d'un moyen précis de caler en
fréquence les appareils de transmission, qu'ils soient émetteurs
ou récepteurs. DESCRIPTION : Il est constitué de deux oscillateurs de grande stabilité à fréquence
variable, l'un couvrant de 125 à 250 kHz et l'autre de2 à 4 MHz. A noter, pour la petite histoire, que chaque appareil possédant son carnet propre, il a fallu rendre cette opération d'étalonnage automatique (mesure et impression). On se doute qu'à cette époque la chose n'a pas dû être facile à mettre en œuvre vu la quantité d'appareils produits ! PRESENTATION : Le BC221 a été décliné en de nombreuses versions (25) produites
par plusieurs fabricants dont Bendix, Cardwell, Philco, Zénith et
Rauland. Il se présente sous la forme d'un boîtier métallique ou en bois suivant les versions dont la partie supérieure de la face avant s'ouvre pour accéder aux commandes et au livret d'étalonnage. La partie inférieure est un panneau amovible donnant accès aux pièces de rechange (tubes et outils de démontage). A l'arrière se trouve en partie inférieure le compartiment des piles. A l'origine il était fait usage de 4 piles BA-23 pour le chauffage des lampes et 6 piles BA-2 pour la tension plaque.Ces piles étant introuvables il faudra soit faire une alimentation secteur délivrant 6,3 V alternatif (1 A) et de 135 à 150 V continu (20 mA), soit avoir la chance de trouver ou de posséder une alimentation dont l'armée française avait doté ses appareils. Sur le couvercle du coffret des piles est fixé le schéma de l'appareil. La partie électronique se présente sous la forme d'un tiroir amovible retenu par 4 vis moletées sur la face avant. Quatre fiches banane, une pour la sortie HF et trois pour l’alimentation, font office de connecteur simple et fiable. A la partie supérieure du coffret une prise antenne permet de rayonner ou de recevoir de la HF.
Le quartz de 1 MHz Alimentation secteur "Armée Française" La face avant regroupe les commandes principales :
UTILISATION : Comme pour tout appareil de mesure à lampes, une période de préchauffage d'au moins 15 minutes est nécessaire pour obtenir un maximum de stabilité. Pour cela il sera nécessaire, après avoir mis l'inverseur sur ON, de brancher un casque dans le jack, celui-ci comportant un interrupteur destiné à ne pas décharger les piles dans le cas où on oublierait d'éteindre l'appareil avant de fermer le boîtier. Le carnet se présente sous la forme d'un petit cahier à spirale avec des onglets à la partie supérieure. Il est impératif d’avoir le même numéro de série, à la fois sur le carnet et sur l’appareil.
Prenons l’exemple d’une page du carnet : Au centre, il y a deux colonnes et dans chaque colonne, la correspondance entre l’indication des cadrans et les différentes fréquences possibles. En bas de page se trouve le point de calibration avec le quartz de 1 MHz (ici 3503,4 MHz).
Lecture des cadrans : Il y a deux cadrans en face avant. Un cadran DIAL HUNDREDS donnant la lecture des centaines au travers d’une fenêtre comportant un réticule horizontal et un grand cadran rond DIAL UNITS avec molette de blocage et vernier. Ce vernier, à l’instar des pieds à coulisse « analogiques », permet d’augmenter la précision de la lecture au dixième d’unité. Par exemple, sur la photo nous lisons : 3560,8Mode d'emploi : Après la traditionnelle période de chauffage des appareils de mesure à lampes, nous allons procéder à la calibration. La fréquence choisie est, par exemple, de 14,113 MHz Sur le carnet, en bas de page (voir photo plus haut) est indiquée la valeur du "Nearest Crystal Check Point" à afficher sur les deux cadrans, soit 3503,4 Cette fréquence étant située entre 2 et 20 MHz nous positionnons FREQ. BAND sur HIGH et CRYSTAL sur ON. Casque sur les oreilles, il suffit d’amener la tonalité à zéro (battement nul) avec le bouton CORRECTOR.Après avoir remis CRYSTAL sur OFF, le BC211 est prêt à être utilisé comme générateur ou comme fréquencemètre hétérodyne, mais seulement pour la gamme de fréquence indiquée sur cette page. Cette opération est à renouveler au bout d’un certain temps pour compenser les dérives dues à la température ou si l’on change de fréquence en dehors de la page concernée.Que faire si la fréquence choisie ne correspond pas à une fréquence mentionnée sur le carnet ? Dans notre exemple, nous nous apercevons que cette fréquence de 14,113 MHz se situe entre 14,112 et 14,116. Il va donc falloir procéder à une interpolation. Les fréquences 14,112 et 14,116 correspondent respectivement à 3560,3 et 3562,3 sur les cadrans. Nous avons donc pour 4 kHz de différence, 2 graduations de cadran.Donc pour 1 kHz on a 0,5 graduation. Il faut donc positionner le grand cadran sur 3560,3 + 0,5 = 3560,8 CONCLUSION De conception simple et robuste, cet appareil ne peut plus concurrencer les instruments modernes mais nous permet de revivre l'époque où il figurait en bonne place parmi les appareils de mesure. On
peut se demander comment chaque appareil a reçu son propre carnet
d'étalonnage quand on sait qu'une opération manuelle peut prendre
plus de 16 heures par appareil et qu'il en a été fabriqué des
milliers ! Pour en savoir plus, deux liens parmi d'autres : - Un article dans Wireless World
de novembre 1956 intitulé "Automatic wavemeter calibration"
et dont le scan en pdf se trouve à l'adresse http://www.keith-snook.info/wireless-world-magazine/wireless-world-articles.html |
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