Emission - Réception RTTY

Cherchant un moyen
plus original que l'utilisation d'un PC avec MTTY ou Fldigi, ou
d'un Mac avec CocoaModem, nous
avons trouvé ce projet concocté par JI3BNB, un OM japonais. Le
codage et décodage s'effectuent grâce à un montage à base d'Arduino,
associé à un décodeur à filtres, incontournable avant l'apparition
de la microinformatique.
Le projet est scindé
en deux parties, la partie µProcesseur et la partie
décodage par transformation du signal BF en niveau TTL. Pour
mémoire, le signal RTTY dans le domaine amateur se fait avec un
shift de 170 Hz et deux fréquences BF de 2125 et 2295 Hz correspondant
respectivement au Mark et au Space. Il est également possible d'utiliser
le couple 1275-1445, plus adapté à la bande passante des filtres
en réception. La vitesse de transmission est
de 45,45 bauds avec codage sur 5 bits avec 1 bit de Start et
1,5 bit de Stop, ce qui correspond à des bits de 1/45,45 = 22ms.
Première partie
: La carte microcontrôleur
C'est une
adaptation du montage original de JI3BNB que l'on peut trouver sur le Web: http://k183.bake-neko.net/ji3bnb/page13.html
(chapitre enDECODER)
En
bref, cet ensemble à base d'Arduino, s'occupe du codage des signaux
en partant d'un clavier classique (PS2) de PC et du décodage par
une entrée TTL. Le signal RTTY
disponible en sortie est sous deux formes, en TTL pour le Frequency
Shift Keying et en BF deux tons pour l'AFSK. Les créneaux rectangulaires
de la sortie son étant susceptibles de provoquer des
signaux parasites au niveau du modulateur de l'émetteur, nous
avons préféré utiliser un circuit intégré spécialisé, le XR2206.
Pour une sécurité accrue, les commandes du transceiver
(PTT et FSK) sont isolées par des opto-coupleurs. Les deux
ajustables couvrent les fréquences basses ou hautes et un double
inverseur, qui ne figure pas sur le schéma, permet d'inverser facilement
mark et space. L'affichage
en scrolling se fait sur un LCD rétro-éclairé de 4 lignes de 20
caractères. Par appui sur la touche "Escape" du clavier,
on accède à l'envoi de messages pré-enregistrés, cette action étant
signalée par une LED. En émission et
en l'absence de frappe de caractères la carte envoie un signal "didle"
(signal start Mark de 22ms envoyé toutes les 135ms) pour garder
le synchronisme de la transmission. Cela correspond à la commande"lettre"
non imprimable.
Signalons
pour la petite histoire, que l'on peut aussi coder et décoder du
RTTY avec une application sur iPhone ! https://itunes.apple.com/fr/app/irtty/id357007268?mt=8 par IW2NDH à 2,99 euros
SCHÉMA
CIRCUIT
IMPRIMÉ (Côté composants, cuivre en transparence)

PROGRAMMATION
Vous
trouverez ici le fichier modifié qui correspond aux entrées-sorties
que nous avons utilisées (inversion de 12 et 13), avec ajout
d'un écran d'accueil et paramétrage pour un clavier AZERTY.
Le reste est conforme au programme original disponible sur le
site de l'auteur. Pour le fonctionnement
du programme, il y a trois librairies à télécharger. Les adresses
sont données dans le sketch.
rtty_endecoder_.ino
: 
Deuxième partie
: Les cartes décodage
Pour différencier
les deux signaux Mark et Space distant de seulement 170 Hz, nous
allons utiliser deux filtres centrés sur les fréquences Mark
et Space. Après traitement du signal, le résultat
est un niveau TTL de 0 V pour le Mark et + 5V pour le Space.
Ce signal sera injecté dans le µcontrôleur pour affichage sur le
LCD.
La chaîne de décodage est celle
des réalisations des
années 70. Bien entendu la partie filtre sera assurée par des amplis
opérationnels et non des bobines de pupinisation de 88 mH comme c'était souvent
le cas à l'époque.
Passons en revue
les différents maillons :
- Le limiteur :
C'est l'étage d'entrée qui a pour but d'écrêter le signal d'entrée.
Le circuit AD711 est à son gain maximum puisque sans contre-réaction.
Le signal d'entrée est alors transformé en un signal rectangulaire qui
va attaquer l'étage suivant, le discriminateur.
- Le discriminateur
: Composé d'un ensemble de quatre filtres dont deux sont accordés
sur la même fréquence, son rôle est de séparer
les signaux Mark et Space. Les sorties des filtres sont couplées
et dirigées vers le filtre passe-bas. Les valeurs des composants
du filtre ont été déterminées à l'aide du logiciel MFB filter de
Elliott Sound Products (www.sound.au.com) et d'un calculateur en
ligne (www.changpuak.ch/electronics/Narrow_Bandpass_2.php).
- Le filtre passe-bas
: Sa fréquence de coupure de 27,3 Hz (théorique) est définie
comme idéale pour le 45,45 Bauds.
- Le contrôle automatique
de seuil : Ce dispositif place le point de passage entre Mark
et Space à zéro volt et permet de s'affranchir de la disparition
éventuelle d'un des deux signaux dans le QRM. Il permet aussi d'attaquer
dans de bonnes conditions le circuit suivant.
- Le slicer : Permet
de transformer le signal reçu du contrôleur de seuil en un signal
au niveau TTL capable d'attaquer l'entrée de la carte décodage.
- L'anti-space
: Ce circuit évite, dans une certaine mesure, l'affichage de caractères
erratiques lorsqu'un signal Space est reçu pendant plus de 132 ms
et le remplace automatiquement par un Mark.
- L'alimentation
: Fournit du +/- 8 Volts car les amplis OP utilisés ne
supportent pas plus de 16 Volts entre V+ et V-. Le 12 Volts alimente
la carte du microcontrôleur.
Les réglages se
résument à l'équilibrage du limiteur d'entrée, à l'accord des filtres par les
quatre ajustables avec un générateur
BF et au réglage de l'anti-space si on a opté pour ce dispositif.
Pour ce dernier, la technique est un peu spéciale mais facilitée
par l'adoption d'un module autonome. Il
faut injecter à l'entée E un signal rectangulaire au format TTL (5V)
d'une fréquence entre 3,5 et 3,6 Hz et observer la sortie avec un
oscilloscope. L'ajustable est à régler juste avant l'apparition
de pics à +5 Volts.
SCHÉMA

(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
CIRCUITS IMPRIMÉS (à
titre d'exemple) (Côté composants, cuivre en transparence)



Troisième partie
: Les annexes
Il
s'agit de dispositifs permettant le calage en réception. La
méthode la plus classique fait intervenir l'utilisation d'un tube
cathodique pour visualiser une combinaison de l'amplitude des signaux Mark et Space. C'est la méthode de la croix. Pour
simplifier les choses, on peut aussi utiliser des diodes LED sous
forme de bargraph. Si la représentation des signaux et leur calage
est moins évident que dans le cas précédent, il n'en reste pas moins
que ce dispositif est assez efficace. Nous allons les décrire
tous les deux.
OSCILLOSCOPE : Il ne comporte
qu'une chaîne de résistances pour l'alimentation des électrodes du
tube cathodique et deux amplificateurs qui attaquent les plaques
de déviation. Hormis le choix du tube, la principale difficulté
sera de trouver un ou des transformateurs pour fournir toutes les
tensions nécessaires.


En
sortie du premier filtre En
sortie du deuxième filtre
Ce
signal provient de la boite à RY décrite plus loin. On constate
que le shift n'est pas exactement de 170 Hz. La première photo correspond
sensiblement à ce que l'on obtenait avec les fameuses bobines 88
mH de
pupinisation téléphonique .
SCHÉMA (à
titre indicatif)

Signalons
qu'un OM à fait migrer ce type d'indicateur de centrage vers un
système à base d'Arduino et d'écran TFT 1.8". (https://code.google.com/p/crossed-bananas-display/)
BARGRAPH : Ce sont deux vu-mètres
à 20 barres lumineuses attaquées par deux LM3914. Le centrage d'une
réception RTTY est moins "parlant" qu'avec un tube cathodique,
mais tout aussi efficace.

SCHÉMA

CIRCUITS IMPRIMÉS

BALISE

Cette
balise génère un message que l'on peut modifier dans le programme
(Arduino) et qui peut servir de test ou à tout autre usage. C'est
à un XR2206 que revient la tâche de générer les deux fréquences
sinusoïdales Mark et Space sans rupture de phase. Ce circuit
n'est plus fabriqué par EXAR mais est encore disponible, le plus
souvent sous forme de clone chinois. Dans
le logiciel, on trouvera toutes les indications sur la façon de
modifier le texte à envoyer: rtty_balise. ino 
SCHÉMA

CIRCUIT IMPRIMÉ

RY BOX : Pour
terminer cette rubrique, voici un petit appareil qui génère alternativement
les lettres R et Y et un retour chariot et avance papier tous les
64 caractères. C'est une réalisation qui date des années 70 et composée
de pas moins de 13 circuits intégrés dont 11 en TTL. Elle a essentiellement
servi au test et au réglage de téléscripteurs.

Voici
à quoi ressemble le codage :


Ceci mérite
une petite explication qui date du temps où l'informatique n'avait
pas encore remplacé ces belles machines mécaniques dites "télétype"
du nom du premier fabricant (comme frigidaire, mobylette, delco,
klaxon, etc.). En effet, les lettres R et Y sont complémentaires
au niveau du codage et le fait de les envoyer l'une après l'autre
permettait d'actionner tous les ensembles mécaniques alternativement
à leur vitesse maximum.
C'était un test de bonne marche de la machine, suivi éventuellement
du traditionnel "The quick
brown fox jumps over the lazy dog" qui comporte toutes
les lettres de l'alphabet. Les agences de presse utilisaient le
ZCZCZC pour démarrer ou terminer leur transmission. Là encore on
a une alternance de bits, mais seulement sur les 1+5 et 2+3+4. Souvenirs,
souvenirs...
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