Testeur d'œil magique


Ayant
quelques témoins visuels d'accord pour d'anciens postes de T.S.F. encore appelés
œils magiques, nous avons voulu les tester. Il est possible,
moyennant quelques modifications d'utiliser le lampemètre décrit
par ailleurs sur le site, mais nous avons préféré faire un montage
autonome dans le même style que celui-ci.
Bien
qu'il soit remplacé aujourd'hui par un bargraph à LED ou un galvanomètre,
ou par rien du tout, l'oeil magique a fait son apparition dans les
années 1935 sur les postes à lampes. Il était considéré comme un
plus et semblait réellement "magique". En fait, c'est
un mini-oscilloscope ultra simplifié mais le principe est le même.
Des électrons produits par la cathode chauffée sont attirés par
la cible recouverte d'une matière fluorescente et produisent une
luminescence colorée (verte en général avec un mélange d'oxyde de
zinc et de silicate de manganèse). Une anode reliée à la cible par
une résistance de forte valeur, permet de masquer une partie du
faisceau d'électron de manière à former une ou plusieurs ombres
sur cette cible. Et pour doser la quantité d'électrons qui atteignent
la cible, on fait varier négativement le potentiel d'une grille
placée devant la cathode, sur le trajet des électrons.
SCHÉMA

Pour
son fonctionnement, un œil magique a besoin d'une tension filament,
une haute tension pour la cible, la ou les anodes et une tension grille variable pour modifier
l'aspect de la figure générée (trèfle, ruban, etc.).
Alimentation
filament:
Excluant
les tensions filament autres que 6,3 V, c'est un montage classique
autour d'un LM317 auquel est ajouté un dispositif de montée progressive
en tension afin de ne pas stresser le filament. Avec les composants
mentionnés, les 6,3V sont atteints en 5 secondes. Cette valeur est
fonction de la constante de temps R6-C6. La tension alternative avant
redressement est prélevée sur un des secondaires 12V de la liaison
entre les transformateurs.
Alimentation
cible:
Pour la tension cible fixe d'environ 230 V,
on fait appel à une régulation simple avec un transistor BU508A
(ou AF) monté
en suiveur par sa base portée à un potentiel fixé par deux diodes zener en série. Cette tension, parfaitement isolée
du secteur par la mise tête-bêche de deux transformateurs reliés
par leur secondaire, reste néanmoins dangereuse car à même
de fournir une intensité non négligeable.
Tension
grille:
La
tension grille se doit d'être négative et variable. Pour faire
simple, on utilise un régulateur 24 V négatif (7924), avec une diode
silicium en série (pour remonter la tension de 0,7V) et un potentiomètre pour avoir une variation entre
0 et -25 V.
Supports
lampes:
Six supports permettent
de tester la majorité des tubes indicateurs de l'époque. Comme
les divers tubes n'ont pas le même brochage, on a fait appel à des
adaptateurs qui s'enfichent sur des douilles. Ces adaptateurs reçoivent
les résistances nécessaires avec les interconnexions adéquates.
Une plaque de plexiglas protège des tensions dangereuses.
Deux voltmètres miniatures indiquent
en permanence la tension filament et la tension grille. La particularité
de ces indicateurs achetés sur le site Banggood pour moins de deux
euros pièce est d'être autoalimentés. C'est à dire qu'ils n'ont
pas besoin d'une tension auxiliaire mais de ce fait ils ne sont
actifs qu'au-dessus d'une tension de 2,8 V et c'est la tension la
plus faible que l'on peut afficher. Donc pas d'inconvénient
pour la tension filament qui dépasse ce seuil, mais pour la tension grille
qui est négative et dont on veut avoir la pleine échelle à partie
de zéro, il faut adopter un autre branchement que l'on voit sur
le schéma. La zener est destinée
à limiter la tension d'alimentation de l'afficheur qui ne doit pas
dépasser 30 volts.
CIRCUITS IMPRIMÉS


RÉALISATION
Comme
le lampemètre, ce testeur a été monté dans une petite valise de même dimension.
Les adaptateurs, au nombre de cinq, s'enfichent dans des douilles
bananes de 2 mm. Ils sont constitués par un petit circuit imprimé
dont le cuivre est à la partie supérieure et portent la ou les résistances
qui alimentent la ou les anodes déflectrices. Comme une tension élevée dangereuse
voire mortelle est présente, une petite plaque de plexiglass
transparent est fixée sur le dessus. L'accès direct aux tensions grille et
filament est prévu de manière à pouvoir tester un tube différent
de ceux envisagés et dont le brochage serait incompatible avec le
câblage prévu.

UTILISATION
On prendra la précaution de n'appliquer
la haute tension que lorsque le filament est arrivé à sa température
normale de fonctionnement. Sinon le reste n'appelle pas à d'autres
commentaires.
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