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Lampemètre uTracer 3+
Une fois n'est pas coutume, nous allons nous intéresser ici aux lampes, non pour les utiliser mais pour les vérifier et mesurer leurs caractéristiques. Il exist(ait)e dans le commerce des appareils dits "lampemètre" qui, par un test électrique, indiquaient l'état de la lampe par trois plages colorées sur un galvanomètre et, au mieux, une échelle indiquant la conductance Gm en micromhos. Si ce genre d'appareil était très utile à l'époque, il ne donnait pas grand-chose sur les caractéristiques des lampes testées. Pour cela, il fallait se tourner vers des appareils beaucoup plus sophistiqués à la portée d'un laboratoire, mais pas d'un amateur. Malheureusement (ou heureusement, c'est selon !), les lampes ont pratiquement disparue, les dernières à tenir le coup étaient les tubes cathodiques des téléviseurs et des oscilloscopes. Dans le domaine radioamateur, il en reste dans des amplificateurs de puissance. Même les émetteurs de radiodiffusion et télévision sont passés aux semi-conducteurs ainsi que beaucoup de radars de surveillance aérienne. Il n'empêche qu'il y a un certain renouveau, en particulier auprès des amateurs de musique et à en croire les 1253 uTracer déjà vendus au 30 mars 2018, ils sont nombreux. Néanmoins
les lampes font un retour en force du côté de la Hi-Fi et il en
reste quelques-unes en fonction dans des amplis de puissance côté
radioamateur. Et puis il y a aussi la nostalgie de ressortir ces
belles endormies qui ont enchantées les yeux par leurs formes et
leur lueur, les plus âgés d'entre nous. Nous
nous arrêterons un instant sur cette entreprise familiale (sans
but lucratif) dont tous les membres participent ou ont participé
à ce projet qui court toujours. A en croire le nombre de kits vendus,
on imagine qu'ils ont fait le bonheur de beaucoup d'amateurs. http://www.dos4ever.com/
DESCRIPTION
Schéma de principe du uTracer (dessin repris sur le site dos4ever.com) Elle sera sommaire car sur le site de Donald se trouve toutes les pages relatant la genèse et la finalisation de cet appareil. Disons simplement qu'il permet de mesurer et de tracer les courbes caractéristiques que l'on trouve dans les catalogues des fabricants de l'époque. L'astuce consiste à faire varier par pas successifs la tension grille négative et à chaque pas, d'alimenter pendant 1 milliseconde l'anode et l'écran et de faire une mesure d'intensité pendant ce court laps de temps. Naturellement, on peut aussi faire l'inverse et faire varier les tensions anode ou écran en gardant la tension grille constante. On peut même faire varier la tension filament ! Bref, en mélangeant toutes ces variantes, on aboutit à 13 possibilités qui conduiront à autant d'affichage de courbes avec même des calculs de Gm, Mu et Rp. Autant dire que c'est un appareil universel et un rêve pour l'amateur nostalgique des lampes. Voici à quoi ressemble le "tableau de bord":
RÉALISATION
Nous
ferons une description complète de cette réalisation, à chacun d'y
puiser éventuellement ce qui l'intéresse.
Inutile de dire que le suivi scrupuleux de cette notice amène à un montage fonctionnel, dès la dernière soudure terminée sans compter que la mise au point se fait étape par étape au fur et à mesure du câblage. Reste
à mettre le montage dans une boîte et à l'alimenter. D'abord
l'habillage. De type "valise", il est pratique et élégant. En effet, on trouve sur Internet
des valises en aluminium et carton très abordables, du plus bel
effet et dont les dimensions (330 x 230 x 160) sont parfaites pour cette application. Affichage analogique Quoiqu'absolument
pas indispensables, quatre galvanomètres suivent les évolutions
des différentes tensions appliquées au tube. Chaque galvanomètre dispose d'une interface pour transformer
la tension en courant par une résistance ajustable. L'interface
consiste en un petit circuit imprimé plaqué à l'arrière de chaque
galvanomètre. Concernant les
deux "haute tension" de plaque et d'écran, une diode zéner
de 20 V permet de soustraire la tension de repos qui correspond
à la tension d'alimentation. Pour des commodités de câblage, un circuit imprimé avec connecteurs reçoit les différents branchements à la carte principale.
Alimentation Côté alimentation, il est suggéré d'utiliser une alimentation à découpage d'ordinateur portable. C'est une solution économique mais que nous n'avons pas choisi car aucune n'est disponible ici. Ayant tous les composants, nous avons fait une alimentation classique de 20 Volts avec un LM317 et un transformateur 24 Volts 25 VA. Pour éviter toute inversion de polarité pendant les essais, une diode en inverse a été soudée sous le circuit imprimé de l'uTracer. Les dissipateurs pour boîtier TO220 sont fournis mais nous avons trouvé que la température atteinte par deux des régulateurs était très élevée, peut-être pas suffisamment pour les mettre en danger, mais par principe de précaution nous en avons fabriqué un pour IC1 LM337 et mis deux dos à dos pour IC10 le LM7805.
Le
montage nécessite un PC avec liaison série RS232 ou un port USB.
Dans ce cas, il est nécessaire de faire appel à un convertisseur
USB-RS232 que l'on trouve sur eBay. C'est la partie un peu délicate
et il est fortement conseillé de tester le programme avec ce convertisseur
avant d'envisager l'achat du kit. C'est faisable avec un connecteur
SubD femelle 9 broches câblé selon les directives données sur le
site de l'auteur ou dans la notice de montage (téléchargeable aussi
sur le site).
Boîtier support
Actuellement au nombre de quatre, ils sont équipés des supports les plus courants. Les voici, avec les caractéristiques mécaniques de chaque support de façon à pouvoir les distinguer. Miniature B7G 7 broches
à 45° de diamètre 1,02 sur une circonférence de 9,53 mm. Magnoval B9D 9 broches
à 36° de diamètre 1,27 sur une circonférence de 17,5 mm. Transcontinental
P8A 8 broches latérales, 4 à 30° et 4 à 54° sur une circonférence
de 29,5 mm. British B4 Les
boîtiers sont des TEKO P2 dont le fond a été découpé pour recevoir
une fiche SubD de 9 broches mâles. Quatre pieds de centrage permettent
de les guider lors de leur introduction. Branchement des lampes à tester Suivant
l'exemple de Ronald et pour faire simple nous avons adopté le même système de fiches
et de cordons pour faire les connexions entre les différentes électrodes.
Pour faciliter le câblage et un démontage éventuel, les douilles
châssis de 2mm sont montées sur un circuit imprimé, lui-même
fixé sous la face avant. Un autre circuit imprimé supporte la fiche
DIN 9 femelle 9 broches.
Pour pouvoir tester une lampe, il faut également connaître le brochage et les valeurs des différentes tensions qui sont indiquées dans les catalogues et mémentos des fabricants de l'époque ou se référer à une "bible" comme le lexique des lampes radio de Gaudillat que l'on trouve encore sporadiquement aux enchères sur Internet.
COMPOSANTS Pour
les supports de lampes, à part quelques exemplaires que nous avions
déjà, ils proviennent de deux sources:
UTILISATION Nous ne nous étendrons pas sur le sujet car sur le site de Ronald se trouve le mode d'emploi détaillé et des exemples de caractérisation de lampes. Malgré tout, ici un exemple avec une tétrode emblématique, la 807 bien connue des anciennes générations de radioamateurs. Ses caractéristiques dépassent les capacités du lampemètre, soit 400 V et 200 mA, mais celui-ci permet déjà de bien contrôler ce type de lampe. Exemple avec l'intensité plaque en fonction de la tension plaque pour une tension grille donnée:
Exemple avec l'intensité plaque en fonction de la tension plaque et écran reliés (triode) pour une tension grille donnée:
On voit que cette 807 est en assez bonne santé ! CONCLUSION Il
est évident que cet appareil ne sera pas utilisé quotidiennement,
mais cela reste un réel plaisir de se replonger dans ces composants
un peu oubliés mais qui ont fait le bonheur des anciens. |
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