LA  LIBERATION  DE  LA  CORSE EN 1943

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     Cette année, la Corse célèbre le 70ème anniversaire de sa libération.

     Ce département français a été libéré un an avant le reste du continent et, fait unique, par lui-même.
     En effet, ce sont les patriotes corses, aidés par le bataillon de choc du Commandant Gambiez qui chassèrent sans l'aide des américains (trop occupés en Italie), les occupants allemands et italiens.

 

Chronologie

 

En Corse

Aux alentours

 

 

 

8 novembre 42 : Débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (Opération Torch 10 000 soldats).

 

 

11 novembre 42 : Débarquement des troupes d'occupation. Les résistants se regroupent au sein du Front National *

 

 

 

 

27 novembre 42 : Pour ne pas tomber aux mains des allemands, la flotte française à Toulon se saborde. Le sous-marin "Casabianca" s'échappe.

 

 

 

26 décembre 42 : Le général Giraud succède à Darlan, tué par un jeune résistant.

 

 

19 mars 43 : Le Sous-Préfet Fred Scamaroni, torturé, se suicide dans sa cellule sans avoir parlé.

 

 

 

 

23 janvier 43 : Les Britanniques prennent Tripoli.

 

 

 

29 mars 43 : Les alliés entre dans Gabès (Tunisie).

 

 

 

7 mai 43 : Les alliés prennent Tunis et Bizerte.

 

 

 

8 juillet 43 : Mort de Jean Moulin.

 

 

 

10 juillet 43 : Débarquement de 150 000 soldats alliés en Sicile.

 

 

 

22 juillet 43 : Chute de Palerme.

 

 

 

25 juillet 43 : Arrestation de Mussolini. La défaite plonge l'Italie dans le chaos politique.

 

 

 

5 août 43 : Prise de Catane et Palerme.

 

 

 

17 août 43 : Evacuation de la Sicile.

 

 

30 août 43 : Exécution du résistant Jean Nicoli.

 

 

 

 

3 septembre 43 : Capitulation italienne. Les Britanniques s'emparent de Messine.

 

 

8 septembre 43 : Soulèvement de la Corse. Les forces armées italiennes se rangent du côté des patriotes et coopèrent contre les troupes allemandes.

8 septembre 43 : Annonce officielle de le reddition de l'Italie. Le lendemain, les alliés débarquent dans le golfe de Salerne et prennent Tarente.

 

 

 

10 septembre 43 : Les allemands entrent dans Rome.

 

 

12 au 13 septembre 43 : Débarquement des FFL du 1er bataillon de choc.

12 septembre 43 : Mussolini est libéré par le SS Otto Skorzény.

 

 

 

1 octobre 43 : Libération de Naples.

 

 

4 octobre 43 : La ville de Bastia est libérée.

 

 

 

5 octobre 43 : La Corse est officiellement libérée.

 

 

           * Note : Le Front National a été créé en mai 41 par le parti communiste français qui occupe tous les postes à responsabilités.
          Le FN crée une structure militaire (les FTP, Francs-Tireurs et Partisans) qui s'engage dans une guerre de harcèlement contre l'occupant, ce qui provoque de nombreuses représailles de sa part. Malgré la désobéissance aux ordres de De Gaulle qui interdit ce genre d'actions, le FN siégera quand même au Comité National de Résistance dirigé par Jean Moulin.

 

LE BATAILLON DE CHOC ET LA CORSE

     Le bataillon de choc...

Créée en mai 1943 à Alger pour apporter une aide aux organisations de la résistance intérieure, cette unité d'élite de l'armée de libération est composée pour l'essentiel d'évadés de la France occupée. Entraînée par des instructeurs anglais et américains, elle se spécialise dans les opérations de commando et de harcèlement de l'ennemi. Elle trouve en Corse son premier et glorieux champ d'action.

      ...et la Corse

A partir du 8 septembre 1943, date de la capitulation de l'Italie, puissance occupante de la Corse durant la Deuxième guerre mondiale, les responsables de la résistance intérieure donnent l'ordre de l'insurrection aux patriotes corses. La Corse a alors une importance stratégique considérable: elle constitue un tremplin pour acheminer par la plaine orientale, les forces allemandes stationnées en Sardaigne vers l'Italie du nord, non encore libérée par les Alliés.

Pour venir en aide aux patriotes corses insurgés, le général Giraud décide, depuis Alger, d'envoyer les chasseurs de la Troisième compagnie du Bataillon de choc. Embarqués le 11 septembre à bord du sous-marin "Le Casabianca" (1), ils débarquent dans la nuit du dimanche au lundi 13 septembre à 1 heure du matin sur le quai de la République à Ajaccio. Les "Chocs" sont rejoints spontanément par des patriotes corses, guerriers improvisés, semblables aux soldats de l'an II, qui constitueront la Quatrième compagnie du Bataillon de choc dite Compagnie Corse.

En une quinzaine de jours, du nord au sud de l'île, les "Chocs" montent une cinquantaine d'actions pour s'opposer aux mouvements des forces allemandes: attaques de convois, de cantonnements, d'aérodromes, embuscades...

Par sa précocité comme par ses modalités d'action, la Libération de la Corse constitue un exemple pour la Libération du continent: premier département français libéré, dès septembre 1943, un an avant le débarquement de Provence, elle réussit le premier amalgame entre la résistance de l'ombre (intérieure) et l'Armée d'Afrique, principe cher au Maréchal de Lattre de Tassigny et fondement de la Première Armée de Libération.

C'est le 25 mai 1943 que fut mis sur pied le "Bataillon d'assaut" qui très vite pris le nom de Bataillon de Choc.
Entraîné au combat par le S.O.E. britannique et au saut par l'A.B.T.C. américain, l'unité qui stationne dans la région d'Alger va très vite être rendue opérationnelle. Un esprit particulier lié au recrutement se forge ; pour décrire le Bataillon il n'est besoin que de la formule devenue célèbre : Chic du Cavalier, Puissance de la Légion, Légèreté du Chasseur.

Le 11 septembre 1943, le Bataillon commence un long périple pour la libération de la France. Un élément de la 38e Compagnie débarque en Corse à 1 heure du matin, transporté par le sous-marin Casabianca.
Le 14, le reste du Bataillon débarque en Corse. Une tête de pont est établie, puis à partir du 17, aidés par la résistance locale bien organisée, les Chocs livrent à l'ennemi une action de commandos menée en plusieurs points qui leur permettent de garder l'initiative des engagements. Devant la menace, les allemands resserrent leur dispositif le long de la côte orientale le dégagement des forces de Sardaigne par Bonifacio, Bastia et l'île d'Elbe. Malgré la disproportion les français attaquent les cantonnements, les P.C. et les convois. Bientôt une 4e Compagnie sera formée sur place par des natifs de l'île.
Le 4 octobre, le drapeau tricolore flotte sur Bastia. L'île servira désormais de base de départ pour les opérations ultérieures : Raids sur les côtes italiennes, débarquement à l'île d'Elbe, départ pour la Provence.

 

(1) Pour répondre au débarquement anglo-américain le 8 novembre 1942 en Afrique du Nord, l'armée allemande envahit la zone libre et donne l'assaut à Toulon. Afin de ne pas tomber aux mains des Allemands, la flotte française se saborde le 27 novembre 1942. Le Casabianca s'échappe sous la mitraille pour poursuivre la lutte. C'est le début d'une glorieuse aventure, très fidèlement relatée par le commandant L'Herminier en hommage à son équipage. Les missions secrètes sur les côtes de Corse se succéderont jusqu'à la libération de l'île. Frappée du sceau de l'héroïsme le plus pur, une des plus belles pages de l'Histoire de la Marine nationale vient d'être écrite. Jean L'Herminier, né le 25 janvier 1902 à Fort-de-France, entre à l'Ecole navale en 1921 et s'oriente dès 1927 vers les sous-marins. Il est fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre exceptionnel en 1932 en raison de sa belle conduite lors d'une explosion à bord du Persée. Affecté sur le Sidi-Ferruch en novembre 1940, il doit interrompre son commandement début 1942 pour raison de santé. Après un séjour à l'hôpital, il obtient en avril 1942 le commandement du Casabianca, sous-marin de 1500 tonnes, à bord duquel il s'illustrera.

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